la vie ?
Bonjour lecteur.
Après une grosse absence, due non seulement à un manque d'inspiration chronique, mais aussi à une flemme absolument terrible, me revoilà.
Mais, cette fois-ci, je ne m'appuierais sur aucun fait d'actualité en particulier.
Ma réflexion commence par un constat : l'homme ne pense plus à la mort. Il ne pense plus à ses aïeux, ne fleurit plus les tombes de ses parents. Il ne fait plus cela parce qu'il ne pense pas à sa mort. Combien d'enfants rendent visite à leurs parents ? Combien de petits enfants connaissent leurs grand-parents ? Ces questions sont aujourd'hui absurdes, car l'avenir réside dans internet, les services, la bourse et l'industrie. L'homme a l'impression de plus avoir besoin de ses parents, de ses racines. Il se coupe de sa famille comme un nourrisson qui se couperait lui-même son cordon ombilical avant de s'enfuir par la fenêtre.
L'uniformisation des cultures y est sûrement pour beaucoup. La façon d'honorer les anciens est en réalité le fondement de chaque peuple, sa raison première d'être. S'unir pour affronter la mort. La tendance au sein de la race humaine est au mélange, soit. C'est sûrement une bonne chose. Mais si la mémoire de mon arrière grand oncle avait tout à fait sa place dans les coutumes de mes aïeux, quelle est-elle au XXIième siècle, entre fessebouc et mcdo ? Néant. Que dalle. L'oubli, le bannissement.
Si on ne pense pas à la mort, on ne pense pas non plus à sa vieillesse, à part dans un but purement pratique : mettre du fric de coté pour aller crever au soleil, avoir un semblant de fin de vie agréable. Seulement, si mes petits enfants ne me connaissent pas, et que je sens ma fin approcher ; à qui profitera l'expérience que j'aurais acquise pendant tout une vie ? A l'infirmier qui poussera ma chaise roulante à l'heure du souper ? Si la sagesse des vieux ne se transmet plus aux jeunes, à quoi sert la vie ? A prendre son pied, chacun de son coté ? A se voir casé dans la case "boulet de la société" dès l'âge où on ne peut plus travailler ?
Se souvenir des anciens et honorer ses parents, c'est de plus se tourner vers l'avenir, se concentrer sur l'héritage que l'on laisse en partant. C'est penser à ceux qui resteront. Je pense d'ailleurs que c'est en ne prenant conscience de la mort qu'au dernier moment, lorsqu'on est directement concerné, pour un proche ou pour soi même, que l'on accentue la peur de cet évènement, qui pourtant est aussi inévitable que l'hiver. Reste à discerner ceux qui mettent un manteau dès qu'il fait froid de ceux qui se croiront toujours en été, jusqu'à crever qomme des misérables, dans l'ignorance et l'anonymat le plus parfait.
Pour finir, replacer la vie dans son contexte, c'est sortir de la perspective égoïste qui fait foi de nos jours. Peut être que c'est cela le problème. L'homme a de plus en plus peur de faire face à ses vices et ses faiblesses, qui ont pourtant toujours été à peu près les mêmes. Refusant de les combattre et d'instruire les jeunes contre ces derniers, il condamne l'humanité à l'ignorance perpétuelle. C'est glauque.